Doux mouvement utérin
Que ce va-et-vient enfantin,
Lointaines balancelles,
Que ne puis-je vous mettre en selle
Pour raviver en moi la flamme feue
De ces souvenirs heureux.
Mon regard embué de mélancolie,
Mon cœur chagriné de vous voir ainsi
-Vides de joies, de mois puérils-,
Balancelles juvéniles,
Quelle tristesse, quel malheur
De ne pouvoir vous faire honneur.
Mes yeux apaisés, car oui, j’ai pleuré,
Avisent au loin deux silhouettes familières.
Une fillette serrant sa mère de sa main potelée,
Et soudain, chères balancelles, mon âme s’éclaire.
Me voilà redevenue enfant, l’espace d’un instant.
Chevauchant les airs et la tête en arrière,
Croisant les nuages et mon camarade aux éclats riant,
Douces balancelles, voici que mon corps plane au-dessus de la terre.