Stool series, Matthew Darbyshire

Matthew Darbyshire présente au Collège des Bernardins une œuvre associant deux tabourets préexistants dans une vitrine à deux étages. L’un a été conçu par Philip Starck pour la marque Kartell. L’autre est un siège traditionnel Luba, un peuple d’Afrique Centrale. En les assemblant dans ce qui pourrait s’apparenter à un ready-made, Darbyshire nous invite à étudier les modes de consommation actuels.

Un nain manufacturé semble à la fois refléter et contraster la statuette africaine qui le surmonte. Le parallélisme établi par la posture et la couleur des silhouettes suggère des points de référence communs aux civilisations occidentales et africaines qui sont toutefois quelque peu pervertis par les côtés kitsch et manufacturé du tabouret de Starck.

Cette figure du gnome, censée veiller sur les trésors de la terre, paraît s’opposer au nom que lui a donné Starck: «Attila». Originellement, ce tabouret faisait partie d’un ensemble composé d’une table sous forme de tronc et d’un autre nain baptisé «Napoléon».

Ainsi, loin de veiller sur les richesses naturelles, ces nains s’en emparent tels des empereurs voulant régner sur le monde. On peut donc voir à travers cette image une référence à l’influence croissante du consumérisme.

En superposant un tabouret traditionnel en bois à cette effigie en plastique de notre société de consommation, Darbyshire, derrière l’aspect comique de l’œuvre, engage une réflexion plus profonde autour de notre vie contemporaine. L’objet de consommation, censé être porteur de confort, devient alors un vecteur d’insatisfaction et une source de malaise.

Note : cet article a initialement été rédigé pour le Collège des Bernardins à l’occasion de l’exposition Des hommes, des mondes s’étant déroulée de mars à juin 2014.

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